Alain PUECH - Artiste Plasticien

Histoire et techniques


1985

Première série

C'est pendant cette année que j'ai commencé à développer un travail personnel, parallèlement à un travail de commande.
J'ai réalisé une première exposition dans laquelle j'expérimentais de nombreuses techniques graphiques, différentes de celles que j'utilisais en publicité.
Le succès de cette expo et le plaisir que j'avais eu de la produire, m'ont convaincu de continuer dans cette direction purement artistique.

1986

Mur de la Corderie

Grand admirateur d'Ernest Pignon Ernest, j'ai aussi réalisé des œuvres de grands formats, des portraits, des nus, que j'ai affiché sur différents murs de la ville, proposant donc aux passants, des espaces artistiques urbains, gratuits et éphémères.

1987

Grands pastels secs

J'ai travaillé le pastel sec en grand format pendant quelques années.
Ce qui m'a fait renoncer à cette technique que j'aimais beaucoup est qu'il fallait mettre sous vitre les œuvres pour les protéger.
Du coup je trouvais que l'écran que faisait la vitre, outre sa fragilité, empêchait la libre circulation du regard, a cause des reflets qu'elle générait.

1989

Autoportraits

Pour marquer mon éloignement du monde de la publicité, où je n’étais qu’un exécutant j’ai commencé par travailler l’autoportrait. Une façon d’affirmer mon engagement total pour ma future carrière d’artiste.
J'ai produit plusieurs dizaines d'autoportraits, jusqu'à ce que les responsables de la Galerie de la Gare à Bonnieux, après avoir visité mon atelier, aient décidé de m'exposer à l'occasion de l'ouverture de leurs locaux. Cette collaboration a duré dix ans, pendant lesquels j'ai pu participer à de nombreux salons nationaux et internationaux, dont la F.I.A.C. Dans cette galerie, j'ai pu exposer avec Ernest Pignon Ernest, Cueco, Vélicovic, Louis Cane, Pons et bien d'autres encore.
Voir catalogue 2004

Portraits divers

Cette série marque le passage du pastel sec à l’encre d’imprimerie.
Impression, monotype, brossages...

1990

Les grands krafts

Cette série d'œuvres a été réalisée sur papier kraft et à l'encre d'imprimerie.
J’ai commencé avec de l'encre typographique mais celle ci étalée en couches trop épaisse ne séchait pas.
J'ai donc utilisé de l'encre d'imprimerie offset qui sèche par pénétration et oxydation pour réaliser des monotypes. Puis à l’aide de spatules je travaillais les fonds.

Nus bronzes

Ce travail a été réalisé avec du pastel gras et de l'encre offset étalée dessus.
Ensuite avec différents outils je grattais la couche supérieure pour redécouvrir le pastel.
Un peu comme la technique de la carte noire à gratter.

1992

Bébés bleus et noirs

Cette année a été fortement influencée par la naissance de mon fils.
Plusieurs séries ont été réalisées sur ces magnifiques thèmes que sont ceux de la grossesse et de la naissance.
Avec des techniques mixtes, collages, encres noires et dorées, pastels gras...

Les danses

Danses. Ces travaux sont les premiers que j’ai réalisés avec la technique du dessin inversé.
Ces dessins ont été exécutés sans modèles, ni repères, ni préparation.
Le but était de les dessiner à la vitesse du mouvement qu'ils étaient censés représenter.

Voir technique 1
Voir catalogue 1994

Nus bleus et blancs

Série sur la danse, la grossesse, la naissance, le sport...
Pastel gras blanc et encre bleu raclée.

Nus noirs et dorés

Série de monotypes noirs, dessin au pastel gras blanc sur fond d'encre dorée.

Voir catalogue 2004

1993

Petits formats sport

Série de dessins sur papier Arches sur la thématique du sport.

Voir technique 1
Voir catalogue 2004

Les Marseillais

Série de 10 monotypes sur papier kraft représentant 10 des nationalités qui ont échouées à Marseille en fuyant la violence, la misère, la guerre...
L’utilisation du rouge et du noir me semblait parfaitement appropriée à cette thématique
Cette série à été exposées à Shanghai et Pékin.

1995

Grands nus noirs et blancs

Grands formats sur papier Arches 300gr satiné sur le corps, la danse.

Voir technique 1
Voir catalogue 2004

Petits formats noirs et blancs

Grande série de petits formats sur la danse, le sport. Ces dessins ont été exécutés sans modèles, ni repères, ni préparation.
Le but était de les dessiner à la vitesse du mouvement qu'ils étaient censés représenter.

Voir technique 1
Voir catalogue 2004

1997

Nus sur bois

Techniques mixtes sur bois et papier aquarelle.
Travail réalisé avec la participation d'un modèle.
Voir catalogue 2004

1998

D’après

J'ai choisi une trentaine de portraits (Holbein Le Jeune, Jan van Scorel, van Eyck...) , que j'ai recopié au niveau du dessin mais que j'ai vieilli, abîmé, réparé, restauré, abîmé de nouveau, défraîchi, gratté, poncé, enfin toutes sortes d'opération qui donnent une idée de la durée pour qu'ils aient, visuellement 400 ans. Ce travail sur le vieillissement est aussi un travail sur la mémoire. Qui étaient ces gens? Qu'en reste-t-il ? De fait ce travail interroge le spectateur sur l'éternité, la pérennité de la peinture, du sujet, de la personne. Il me questionne aussi sur tous les portraits que j'ai pu réaliser au cours de mes résidences ou ailleurs. Que restera-t-il de tout cela ?
Voir catalogue 2004

2001

Bon appétit bonne chance

Série de 13 assiettes en céramique dans lesquelles on ne peut pas manger, car partiellement émaillées.
Les sujets choisis étaient les problèmes alimentaires graves du moment. Vaches folle, champignons radioactifs, œufs salmonelle...

Abécédaire amoureux

Série de 26 dessins réalisés en linogravure.
Abécédaire sur le thème de l'amour.
Voir catalogue 2004

Nus bleus sur fond jaune

Série bleue sur fond jaune présentant des hommes, des femmes, des couples, des enfants.

Voir catalogue 2004
Voir technique 2

Nus bleus sur fond doré

Série bleue sur fond doré présentant des hommes et des femmes.

Voir technique 2
Voir catalogue 2004

2002

Hommes heureux et femmes heureuses

Grande série de petits formats sur le thème des hommes heureux et des femmes heureuses.
La technique utilisée est de l'encre de chine et brou de noix sur pastel gras.

Voir catalogue 2004

2003

Animaux rouille

Suite à une fuite d'eau provenant du toit de mon atelier et qui m'avait abimé un travail, j'ai utilisé cette technique accidentelle pour créer des animaux et des personnages en rouille.
Au départ, la tache qui avait été faite par une plaque de métal mouillée sur un papier m'avait fait penser à un plumage de poule.
S'en est suivi cette série sur les animaux.

Voir catalogue 2004

2004

Vœux d’artiste

Mélange d'encre offset et rouille pour une série qui revisite des chefs d'œuvre de l'histoire de l'art.
Cette série à été créée pour la manifestation annuelle "Vœux d’artiste".

2005

Nus jaunes, rose et noirs

Série sur hommes, femmes, couples.

Voir technique 2

Revendication

Série de 11 linogravures et rouilles sur le thème des revendications liées au statut des artistes plasticiens en France.
Cette série à été créée pour la manifestation annuelle "Vœux d’artiste"

2012

Les aquarellés

Série journalière de dessins aquarelles et encres diverses sur le corps, le mouvement.

Les Autoportraits

Depuis le 10 Avril 2008 j’ai démarré un travail quotidien sur l’autoportrait.
Ce projet fait écho aux premiers autoportraits que j’ai réalisés en 1989, qui ont été mes premières pièces exposées dans une galerie et qui ont été le départ de mon aventure artistique en professionnel.
A l‘époque le choix de travailler sur ce sujet avait pour but de m’affirmer dans la décision que j’avais prise de quitter le monde de la publicité et de l’illustration. Dans cet environnement là je n’étais qu’un outil, un technicien, un ouvrier qui faisait ce qu’on lui disait de faire. J’allais travailler pour moi, sur moi, en moi.
Exister en tant qu’auteur.
Les années ont passé.
J’ai produit des centaines d’œuvres et vécu une dizaine de résidence. A l’occasion de l’édition d’un catalogue réalisé par l‘équipe des enseignants du Lycée A. Artaud à Marseille je me suis rendu compte du parcours que j’avais tracé.
En réunissant des documents, des photos, des articles de presse et surtout en constatant le travail effectué au cours de toutes mes résidences d’artistes qu’en fait je n’avais fait que travailler sur l’autoportrait. Sur moi.
A travers les visages et les écrits de toutes ces personnes que j’avais croqué, dessiné, photographié, encré, exposé c’est moi que je cherchais.
Des années après j’y reviens et je convoque les souvenirs, les images du passé, de l’enfance et du présent, les artistes qui m’ont éclairés, les techniques que j’ai apprises et celles que j’expérimente encore.
Et surtout retrouver le désir, l’envie, le plaisir du faire, de créer, de dessiner assis sur une chaise, un crayon dans la main et une feuille sur la table.
En effet jour après jour, je dessine, peint, colle, découpe, gratte, réalise dans une complète liberté un autoportrait.
Il est réalisé indifféremment avec l’aide de tampons, aux crayons, à l’aquarelle gouache, papiers collés, plumes, encres, jus de daube, sperme etc.
Il est dessiné en m’aidant d’un miroir ou pas, il est imaginé, transformé, transgressé, partiel, partial, identifiable, méconnaissable, triste, drôle.
Celui-ci est lié a l’actualité du moment ou non, qu’elle soit personnelle ou sociétale, au souvenir, à l’enfance, à la dérision, à l’autodérision.
Ce travail veut interroger la représentation de l‘artiste et la représentation en général. Je travaille sur l’être et le paraître, la vanité.
La connaissance ou la reconnaissance d’une personne passant souvent par l’identification de son visage.
C’est aussi un travail qui s’inscrit dans la durée, démontrant ainsi qu’un artiste est une personne qui travaille chaque jour et qui doit avoir des statuts comme n’importe quel travailleur.
L’autoportrait est réalisé la plupart du temps sur un papier de bloc aquarelle 200 ou 300gr satiné ou grain fin mais aussi sur l’emballage, ou la page de garde noire, ou enfin sur le support cartonné de chaque bloc. Néanmoins j'ai utilisé beaucoup d'autres supports de textures et de grammages différents, tels le papier journal, le papier kraft, etc...
L’œuvre doit être réalisée ou démarrée avant minuit.
Jusqu'au 5 Août 2016 le papier à toujours été d’un format 31 X 41 cm. De ce jour où j'ai réalisé l'autoportrait N° 3040,je suis passé précisément au format 30cm X 40cm. Ce format est plus standard donc plus facile à trouver.
Il n’y a pas de repentir possible.
Les œuvres sont datées et signées dans un premier temps en écrivant mon nom et ensuite par l’apposition de mon empreinte digitale, tampons divers et cachet à sec.

COMMANDES PUBLIQUES

ATELIER SILO 1985-1991

De 1985 à 1991, j'ai travaillé avec l'atelier SILO, association que j'ai créée avec deux plasticiens.
Avec cette association, j'ai réalisé bon nombre de peintures murales ou sur bois, pérennes et éphémères, suites à des commandes publiques et privées.

ARTSTUDIO

En 1992, j'intègre Artstudio, association artistique crée par deux plasticiens, un peintre, Hatem Akrout et un photographe, Olivier Rebufa.
Pendant les trois premières années, nous avons donné des cours de dessin, peinture et photo à des particuliers.
Puis nous sommes intervenus dans les écoles, collèges, lycées et facs.
Nous sommes intervenus aussi dans des structures pour personnes en difficulté.
Parallèlement à ces interventions, nous avons répondu à bon nombre de commandes publiques et privées.
Avec la Ville d'Aubagne, notamment, nous avons organisés des ateliers avec 40 classes d'écoles primaires de la ville, afin de réaliser une œuvre pérenne à l'occasion d'une exposition sur la céramique, Ateliers Thérèse Neveu: Miro-Artigas 1999, 2000 figurines pour l'an 2000, les métiers de la terre 2001, Proceram 2003.
Nous avons crée aussi, toujours dans le cadre de la commande, des ateliers consultatifs avec la population.
Il s'agit pour nous de rencontrer la population qui va vivre avec une œuvre de commande dans son quartier (mural, volume, Céramique...).
Par exemple, pour le quartier de St Henri à Marseille, nous avons rencontré des cadres et des ouvrier(e)s des Tuileries du bassin de Séon, tuileries, qui ont fait vivre le quartier pendant plus de 100 ans. Nous les avons interrogé, photographié et nous leur avons demandé des documents, parallèlement à des recherches que nous avons mené, dans le but de réaliser deux fresques céramique, sous la Mairie annexe de St Henri.
Il y aurait encore beaucoup d'autres exemples à décrire (Martigues, Marseille...).
L'intérêt d'Artstudio, pour moi, c'est qu'il est directement lié à mon travail personnel, sur le portrait, la rencontre, le témoignage, la mémoire. L'interaction entre ces deux manières de travailler, une collégiale et une personnelle, est extrêmement constructive.

LES RESIDENCES D’ARTISTES

Gens d’ici 3BisF

En 1996, j'ai eu l'occasion de faire une résidence de deux mois au sein de l'hôpital psychiatrique Montperrin à Aix-en-Provence, et plus particulièrement dans le pavillon 3bis F. Ce pavillon est en fait un hôpital de jour qui reçoit des artistes et leur prête un atelier. Ceux-ci, en échange, donnent quelques cours aux patients, aux soignants et à toute personne venant de l'extérieur. L'idée étant d'en faire un lieu tourné sur l'extérieur, la vie et non vers la maladie, la folie, l’hôpital.
Dès le début de ma résidence j'ai rencontré les patients, les soignants. Nous avons parlé, échangé, j'ai pris des notes. Puis j'ai proposé de photographier, avec l'autorisation des familles, les patients qui le désiraient. Ensuite, je leur ai proposé de les portraiturer. Tous ont accepté. J'ai fait les portraits, aussi, de quelques artistes, de soignants et de visiteurs.
Une fois les portraits réalisés, je suis allé à mon atelier, où j'ai transféré mes croquis sur papier Arches grand format. Je les ai encrés selon la technique décrite précédemment, je les ai marouflés sur des châssis bois puis je les ai exposés.

Voir catalogue 2004

Gens d’ici Roubaix

En 1998, à l'initiative de l'association "Œil" qui travaille depuis plusieurs années sur "Identité Roubaix", et avec le soutien de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Marseille, Ville de Roubaix, Conseil Général, Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, D.R.A.C., j'ai participé à une résidence de trois mois à Roubaix.
Avec l'aide d'un réfèrent, Arnaud Bruni, photographe, nous avons réfléchi, chacun dans notre spécialité, avec quels types de population nous voulions travailler.
Roubaix était une ville malade, malade du chômage, victime de sa mono-industrie, le textile, totalement en faillite, possédant une forte population jeune, dont beaucoup, issue de l'immigration (turcs, maghrébins, pays de l’est).Cette ville populaire, qui amorçait sa reconquête et sa reconstruction, offrait un terrain de recherche passionnant. Nous avons donc choisi trois types de population. Des personnes ayant connu le Roubaix prospère, et qui maintenant, vieillissantes, étaient dans une maison de retraite, des jeunes, logés dans un foyer de jeunes travailleurs, et qui veulent vivre et travailler à Roubaix et une population en difficulté qui fréquentait un C.A.M.P.S.(Centre d'Aide Médico-Psychologique et Sociale).

Voir catalogue 2004

Gens d’ici Miramas

En 2000, ce fut au tour de la ville de Miramas de m'inviter pour une résidence. Celle-ci s'est réalisée avec le soutien de la Médiathèque, de la Ville et du C.C.A.S de Miramas.
Il s'agissait pour moi de réfléchir sur l'identité de la ville et de faire connaître la Médiathèque aux populations avec lesquelles j'allais travailler.
J’ai choisi deux types de population. Des retraités se rencontrant pour le déjeuner et pour l'après-midi dans un foyer de personnes âgées, le foyer Ambroise Croizat et des personnes en grandes difficultés dans une cité nommée "le Mercure". Le choix de ces derniers, a été déterminé par la première visite que j'ai faite sur le terrain, en compagnie de Mr Lopez, le directeur du C.C.A.S.
En effet, les habitants de la cité avaient sorti chaises et bancs, ainsi qu'une sono, afin d'interpeller leur bailleur, l'O.P.A.C, sur les carences relatives à leur logement et à leur cadre de vie. Plus de chauffage pour certains car la chaudière était en panne, plus aucun container de déchets, pas de bancs publics, plus d'aire de jeux, des cages d'escaliers dégradées, des ascenseurs en panne endémique, des volets manquants, des couloirs souillés d'urine, des cafards dans les appartements, etc, etc...J'ai donc proposé à ces personnes, après avoir pris le micro, de les portraiturer et de consigner leurs doléances. Cela afin de réaliser une exposition qui permettrait ainsi d'amener leurs revendications sur la place publique, et aussi de les amener à la Médiathèque.
Pour cela j'ai travaillé étroitement avec le centre social Jean Giono qui a mis un local à ma disposition au rez-de-chaussée d'un immeuble de la cité. Là, je pouvais recevoir les personnes désireuses de faire faire leur portrait, et échanger sur leurs problèmes. J'ai travaillé trois mois sur le terrain. J'ai dessiné une centaine de personnes. J'ai exposé vingt grands formats.

Voir catalogue 2000

Gens d’ici Les Créneaux

Cette résidence a été soutenue par l'association Lezarap'art, en partenariat avec Ville de Marseille, Conseil général des Bouches-du-Rhône, Conseil régional et D.R.A.C.P.A.C.A.
Cette cité est la plus proche d'un nouveau lieu à Marseille, la Cité des Arts de la Rue, et mon intervention sur cette population était destinée à faire connaître le lieu, notamment le jour de l'exposition, qui se déroulait à l'occasion d'une fête annuelle: Petit Art Petit.
Aux Créneaux j'ai pu travailler sur place, dans les locaux d'une association, Avenir Jeunes. Les autres associations de la cité étaient hostiles au projet, notamment le syndicat de locataires et une association de femmes musulmanes. En fait ces associations voyaient d'un mauvais œil que je puisse portraiturer la population qu'elles étaient sensées représenter, et ce, bien entendu, sans la consulter et aussi au nom d'interdits d'un autre âge. Je dois préciser, pour être encore plus clair dans mes propos, qu'il existe dans cette cité, une mosquée intégriste. Donc, elles n'ont pas voulu collaborer et diffuser l'information sur ma présence dans la cité.
Heureusement qu'il y a eu cette association de jeunes et ...l'épicerie. Cette dernière m'a accueilli à bras ouverts et m'a réservé un coin dans son arrière-salle. J'ai donc pu travailler normalement et j'ai constaté que beaucoup de personnes étaient intéressées.
Au fil des rencontres, je me suis aperçu que bon nombre de personnes venaient d'un même village en Algérie, et habitaient dans la même cité. Beaucoup aussi avaient des liens de parenté, et elles avaient recréé, sur place toute une communauté. Ces personnes étaient très inquiètes du fait que la cité soit vouée à la destruction dans les trois ans à venir. La plus grosse angoisse, hormis celle du relogement, était qu'elles allaient être séparées. Le travail que j'ai réalisé, en dessin et en rapportant leur parole, a permis à beaucoup de personnes d'extérioriser leur angoisse.

Voir catalogue 2004

Gens d’ici Lycée Antonin Artaud

En 2004 aussi résidence au Lycée Technique Antonin Artaud à Marseille
Les modalités sont toujours le mêmes : dessins à la mine de plomb du plus grand nombre de personnes, élèves, professeurs, proviseur, personnel administratif et d’entretien.75 dessins en tout.
La aussi j’ai fais un choix de dessins mais j’ai travaillé les dessins finaux à l’échelle des croquis.
J’ai crée des portraits robots d’élèves mélangés aux professeurs et aux personnels de l’établissement.
Les œuvres ont été accrochés dans la salle d’exposition du lycée. D’autres travaux plus anciens ont été présentés par la même occasion. Cette petite rétrospective montrait les travaux réalisés entre 1985 et 2004. Un catalogue a été édité pour l’occasion.
A la fin de l’exposition chacune des personnes portraiturées est venue rechercher son portrait pour se le faire signer et dédicacer. Une séance de dédicace avait été organisée sur la journée.

Voir catalogue 2004

Gens d’ici Martigues

En 2006 résidence dans la cité de Croix Sainte à Martigues pour le Centre social Jacques Méli
Pour cette résidence j’ai travaillé dans trois lieux différents.
Dans une pièce du Centre social
Dans un appartement de la cité Croix sainte.
Dans un foyer restaurant pour le 3ème âge.
Les modalités sont encore et toujours les mêmes :dessins à la mine de plomb du plus grand nombre de personnes, adhérents au centre social, animateurs, médiateur, personnel administratif et d’entretien, personnes du foyer.70 dessins en tout.
Cette fois-ci j’avais aussi photographié les personnes dessinées. Ce sont ces photos que j’ai utilisées après les avoir traitées au filtre tampon de Photoshop.
Ensuite j’ai fait réaliser des tirages agrandis de ces photos au nombre de dix. Je les ai reportées sur des plaques de lino gravure et bien évidemment je les ai gravées. Après quoi j’ai travaillé les œuvres définitives en appliquant une plaque de métal sur un papier arches mouillé lui-même posé sur la plaque de lino gravée. Le résultat à été à la hauteur de mes espérances. Dix portraits rouillés. Idées de la mémoire qui s’efface, du temps qui passe, de l’absurdité de certaines situations de vie, du fait qu’il ne restera rien, de la vanité.
Volontairement cette résidence d’artiste fut la dernière. Elle clôturait un cycle de résidence « Les gens d’ici » de 10 ans.
Je pouvais enfin passer à autre chose.

TECHNIQUE UTILISEE (1)

Technique du dessin inversé

Après avoir étalé à la spatule une couche d'encre d'imprimerie
offset de manière inégale sur une plaque d'acier, je détrempe fortement une feuille de papier Arches 300 gr que je dépose sur cette encre.
Je dessine ensuite au recto de la feuille à la mine de plomb ou au pastel gras, en variant la pression de ma main sur la feuille.
Naturellement, le dosage d'eau et le dosage d'encre se contrôlent en partie. Les conditions climatiques de l'atelier jouent aussi un rôle prépondérant, pour le séchage notamment.
Je retourne ensuite la feuille, sur son verso et avec des éponges je retravaille les coulures d’eau et d’encre mélangées.
Puis je laisse sécher. Ces dessins seront ensuite marouflés et montés sur châssis.

TECHNIQUE UTILISEE (2)

Il s'agit de créer un fond à base de liant ou d’encre offset réparti de manière inégale sur toute la feuille. Et le laisser sécher. Cette opération a pour but d’imperméabiliser le papier. Ensuite je recouvre la surface préparée avec de l’encre offset de couleur bleu ou noire.
Enfin à l'aide d'un chiffon imbibé de white spirit je brosse l'encre pour faire apparaitre une forme plus ou moins humaine, suggérée par l'encre elle même.

Toutes les œuvres représentées sont protégées par les droits d’auteurs de la S.A.I.F (Société d’Auteurs d’Image Fixe) Paris. France.